Approches

Je suis une psychopraticienne intégrative : plusieurs référentiels, auxquels je suis formée, et que j’ai expérimentés personnellement, soutiennent ma pratique.

L’approche existentielle considère le sujet aux prises avec le besoin de donner un sens à sa vie, en s’appuyant sur ses valeurs, à l’intérieur des contraintes propres à l’existence.
La Gestalt-Thérapie, dans une vision également existentialiste et humaniste de l’être, s’attache à l’émergence de la personne dans ses interactions avec son environnement.
L’approche narrative s’intéresse à la construction identitaire à travers les récits sociaux et individuels.

Je m’appuie sur leur complémentarité pour accompagner les personnes qui travaillent avec moi.

Thérapie existentielle

La thérapie existentielle s’est développée depuis le début du XXᵉ siècle, en opposition à une vision scientiste et mécanique de l’être humain, en replaçant la question de la confrontation aux données existentielles, et en particulier aux sens de la vie, au centre des facteurs de motivation.
Trouvant son inspiration dans la phénoménologie (Heidegger, Husserl …), elle a d’abord été développée en Europe par Binswenger et Frankl. Elle s’est nourrie de la philosophie existentielle (Sartre, Camus…) et a trouvé de nombreuses évolutions, notamment aux États-Unis, où Irvin Yalom en est devenu le représentant le plus célèbre.
Elle s’inscrit dans les thérapies relationnelles humanistes.
Son postulat de base est que tout être humain, aux prises avec son environnement, se retrouve face à des enjeux existentiels, qui l’amènent soit à régresser, soit à stagner, soit à croitre.
La thérapie existentielle est un accompagnement dans le « croitre ».
Confrontés à la finitude, par la conscience de notre mort inéluctable et la fin de tout ce qui nous entoure, nous avons besoin de donner un sens à notre existence. Par une exploration de nos valeurs, nous pouvons mettre en œuvre un projet de vie qui permette un accomplissement. Pour cela, il est nécessaire de prendre la responsabilité de nos vies, en faisant l’usage de notre liberté dans nos choix. Et en acceptant les limites inhérentes à la condition incarnée de la vie, qui est par nature imparfaite.

Tour d’horizon des données existentielles :

La finitude
Il s’agit, en premier lieu, de la mort. La nôtre d’abord que nous savons inexorable. Celle de nos proches à laquelle nous sommes confrontés tôt ou tard. La finitude renvoie aussi à toutes les fins (d’un amour, d’un travail, d’un lieu de vie …), et les deuils qu’elle nécessite.

La souffrance
Qu’elle soit morale ou physique, elle émaille nos chemins de vie par les maladies, les pertes, les désillusions, les renoncements.

La solitude
Nous sommes seuls dans notre expérience de vie. Nous pouvons échanger, communiquer, partager, communier, avec l’autre. Mais notre éprouvé, à l’intérieur de nous, nous sommes seuls à le ressentir. Il y a un équilibre à trouver dans l’acceptation de cette solitude existentielle, sans la confondre avec une solitude sociale.

Le besoin de sens
Il est au centre de la dynamique thérapeutique : face aux autres données, et notamment à la finitude, nous aspirons à avoir une vie sensée. Mais ce sens n’est pas donné, et il appartient à chacun, par ses choix et ses actes, de le construire. Et de l’incarner dans un projet de vie qui permettre de tendre vers un accomplissement de soi.

L’imperfection
L’humain aspire à un idéal. Il a un rêve d’absolu. Mais l’incarnation dans ce monde est par nature imparfaite. Renoncer à la perfection est un puissant levier pour (re)trouver un pouvoir d’agir.

La responsabilité : rapport dialectique entre liberté et choix
Cette notion pourrait s’illustrer par une phrase de Jean-Paul Sartre : qu’est-ce que je fais de ce qu’on a fait de moi ? L’être humain, certes en partie déterminé par son milieu et son histoire, peut exercer sa liberté à travers les choix qu’il fait, pour échapper à ces déterminismes. Il a un pouvoir d’agir. Il est invité à prendre la responsabilité de son existence, à travers ses actes.

Lectures pour aller plus loin :

  • Retrouver le sens de la vie, Victor Frankl, Interédition
  • Thérapie existentielle, Irvin Yalom, Galaade Editions
Gestalt Thérapie

Elle a été développée à partir des années 40 par Fritz et Laura Perls, et Paul Goodman, d’abord en Afrique du Sud, aux États-Unis et en Europe depuis les années 80.
La conception gestaltiste de l’être humain est une vision holistique et dynamique de la personne, en interaction avec son environnement (à la différence d’une vision « figée » d’une identité psychique qui existerait dans l’absolu). Ce sont ses relations à l’autre, à soi, aux situations qui lui donnent une forme (Gestalt en allemand).
C’est donc une thérapie de la relation, qui considère la personne dans ses interactions avec son environnement. Celle-ci va s’ajuster à son milieu, aux stimuli qui l’entourent.
Elle va s’ajuster au monde en faisant toujours « ce qu’elle peut faire de mieux pour elle dans la situation » à travers des schémas de fonctionnement. Pourtant, des mécanismes anciens se maintiennent parfois de manière conservatrice alors qu’ils ne sont plus appropriés.
C’est une approche expérientielle et créative, qui accompagne ces ajustements, ces relations, ces mouvements de manière à encourager la personne à sortir de ses ajustements conservateurs quand ces fonctionnements sont sources de souffrances, et lui permettre de mettre en place des ajustements créateurs.
Les thérapeutes travaillent dans l’ici et maintenant* de la séance, et de la relation, en co-création avec la personne, pour lui permettre de se repérer dans ses ressentis, d’observer son fonctionnement, de modifier ses comportements, de remettre de la fluidité dans ses ajustements au monde, dans une responsabilité créatrice d’elle-même.

*L’ici et maintenant est une expérience complète, actuelle, concernant l’organisme dans sa globalité. Cette expérience contient aussi le souvenir, les expériences antérieures, les fantasmes, les situations inachevées, les anticipations et les projets…
Jean-Marie Robine

Lectures pour aller plus loin :

  • Comprendre et pratiquer la Gestalt-Thérapie, Chantal Masquelier-savatier, Interéditions
  • Manuel de Gestalt-thérapie, Fritz Perls, esf éditeur
Pratiques Narratives

En faisant le récit d’une vie dont je ne suis pas l’auteur quant à l’existence, je m’en fais le coauteur quant au sens.
Paul Ricoeur

Elles ont été développées d’abord en Nouvelle-Zélande et en Australie, puis en Afrique et en Europe, dans la seconde moitié du XXᵉ siècle, à partir des travaux de Michael White et David Epson.
Le postulat des approches narratives est que nous définissons notre identité à travers la manière dont nous nous racontons.
Nous cultivons ainsi une histoire dominante, qui peut nous enfermer dans des répétitions inconscientes, des schémas comportementaux sources de souffrances.
Nous avons tendance à nous identifier aux problèmes qui s’invitent dans nos vies.
Un des axiomes de base de cette approche est « la personne est la personne, le problème est le problème, la personne n’est pas le problème. »
Nous sommes multi-histoires, multi-identités, et libre de changer d’histoire préférée pour (re)devenir auteur·ice de nos vies.
Accompagner les personnes à prendre conscience de la complexité de leurs histoires, et de toutes les potentialités qu’elles renferment, c’est leur permettre d’accéder à de nouvelles ressources, pour faire un nouveau récit de soi. Et s’intégrer dans une identité affranchie des déterminismes qui l’entravent.

Lectures pour aller plus loin :

  • Cartes des pratiques narratives, Michael White, Le Germe
  • Accompagner avec l’arbre de vie, Dina Scherrer, Interéditions